La montée de la Chine change et corrige le monde

La-montee-de-la-chine-change-et-corrige-le-monde-ChinecroissanceLes polémiques antichinoises prennent un tour systématique en occident. Ce dernier cherche de nouvelles victimes à croquer après s’être rendu responsable de la mort d’un million d’irakiens et des malheurs des chrétiens de ce malheureux pays (chasser Saddam et le chrétien Tarek Aziz pour les remplacer par des mafieux et des islamistes, il fallait le faire ; sans compter que pas un pays musulman n’a progressé démocratiquement entre-temps).

Evidemment la Chine est un trop gros morceau : on se contente alors de chatouiller le géant avec un prix Nobel de la paix tout aussi ridicule que celui accordé l’an passé à Obama et à ses guerres afghanes, destinées à justifier les ruineux budgets militaires américains.

La Chine se développe : or j’ai vécu l’essentiel des dix années passées dans des pays dits émergents et j’ai pu constater une chose : la montée en puissance de la Chine est une bonne chose pour le monde, alors que la montée en puissance de l’occident a été longtemps un désastre pour le monde.

La Chine développe l’Afrique, elle l’organise, elle la contrôle sagement. Au sommet sino-africain, le continent noir ne s’y est pas trompé. Il y avait deux fois plus de pays présents que pour le ridicule sommet France-Afrique devenu Afrique-France. L’Afrique n’a eu qu’à se mordre les doigts de la présence coloniale française comme de la décolonisation gaulliste d’ailleurs, qui ne l’a menée qu’à des catastrophes et des impasses. Avec la présence chinoise, elle progresse ; même un Vincent Bolloré le reconnaît, qui conseille à tous les investisseurs d’aller voir là-bas ce qui s’y passe.

Je prends un autre cas, que je connais mieux : l’Amérique du Sud. En quelques années, j’ai vu des pays comme le Chili, exportateur de cuivre, l’Argentine, exportatrice de viandes, le Brésil, producteur omnipotent, devenir des pays riches, et d’ailleurs des démocraties. Cela s’est fait de concert avec la Chine beaucoup plus qu’avec les occidentaux qui n’arrêtent plus de chipoter avec leurs armées d’avocats pour des questions de pollution, de droit ou de commerce. La division du travail mondialisée a ici fait son effet et chacun y a trouvé son intérêt.

J’ai dit que la montée en puissance de l’occident a été un désastre pour le monde, je le maintiens bien sûr. Pendant deux siècles, il ne s’est agi que de décisions idiotes, de pillages, de massacres, de coups d’état, d’exportation de marxisme ou de capitalisme fou, de crétinisme humanitaire et bien sûr de fascisme. Ce n’est que l’affaiblissement de l’occident, dont il est d’ailleurs seul responsable (vieillissement démographique, dictature des marchés, obsession législatrice, désindustrialisation sauf en Allemagne, etc.), et la montée de la Chine qui ont fait le bonheur des anciens pays non alignés.

Le Tibet, une théocratie barbare

Sur la question des droits de l’homme, on pourra observer ceci. Les USA organisaient des coups d’Etat en Amérique centrale ou au Chili quand ils le voulaient, les Français faisaient le ménage en Afrique à volonté, les Anglais tentaient de liquider tous les chefs d’Etat qui n’obtempéraient pas ici ou là. Et la Chine, que peut-on lui reprocher ? Bokassa ? Le génocide au Rwanda ? Veut-elle détruire l’Iran ? A-t-elle détruit l’Irak ? Veut-elle comme McCain faire la guerre à la Russie ? Les vieillards, dit La Rochefoucauld, se targuent de donner de bons préceptes pour n’être plus en état de montrer le mauvais exemple. Mais le mauvais caractère occidental, typé scorpion, n’a pas hélas fini de frapper.

Reste la question du Tibet : ce pays manipulé par l’Angleterre, comme d’ailleurs le Koweït et les pétromonarchies, était une théocratie barbare. Il n’y a qu’à relire Alexandra David-Neel ou même Heinrich Harrer pour voir les exécrables conditions de vie de la population sous la domination monastique. Par ailleurs le Tibet a longtemps été une province de l’empire du milieu. La faiblesse de la Chine, organisée encore par l’Angleterre victorienne, qui fit sa fortune en droguant tout un peuple au moment de la guerre de l’opium de 1842, l’avait privée de cette province qui lui revenait de droit ; mais le fantasme des milliardaires hollywoodiens en mal de philosophie du néant a la vie dure. Cela n’empêche pas le Tibet d’être aujourd’hui prospère et ouvert aux touristes, car c’est cela qui importe n’est-ce pas ? Quant au dalaï-lama et son sourire fatigant, on les oublie, et c’est tant mieux.

La Chine n’a pas été une colonie mais elle a beaucoup souffert de la barbarie à visage humain occidentale (guerre de l’opium, guerre des boxers, nationalisme, communisme importés etc.). Elle qui, disait l’historien Bairoch, représentait 30 % du PNB mondial vers 1750, a brillamment relevé la tête et son communisme de marché balaie l’incompétence arrogante des démocraties libérales occidentales. Son oligarchie pragmatique, confucéenne et marxiste à la fois, est plus intelligente et éclairée – au vrai sens des Lumières – que notre ploutocratie humanitaire, et on a vu que c’est la Chine qui a répondu présent pour sauver la Grèce de la débâcle financière, quand nos chers alliés anglo-saxons ne rêvent que de ruiner notre monnaie et d’abattre notre trop vieil incontinent européen. Evidemment, cela lui a été reproché. Il faut bien dire que la Chine était plus populaire (sic) en Occident quand elle était maoïste et tuait ou affamait des millions de Chinois. Les néocons d’aujourd’hui étaient les maos ou les trotskistes d’hier, ne le sait-on pas assez ?

L’avenir du monde, je le sais maintenant, se fera sans l’occident. La Chine s’est réveillée, et le monde n’a pas tremblé. Le monde a mieux vécu, tout simplement.

Article écrit par Nicolas Bonnal La montée de la Chine est un bienfait pour le monde

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

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