Sans l’aide des chinois, Saab n’est pas loin d’une faillite
Saab est en difficulté. Le tribunal de Vännesborg en Suède doit annoncer d’ici à jeudi s’il accepte ou non la requête de l’administrateur judiciaire qui a demandé la semaine dernière la levée de la protection contre les faillites. Les derniers rebondissements ne sont pas à l’avantage de la marque suédoise. Celle-ci vient de renoncer à l’accord d’investissement étudié avec les chinois Zhejiang Youngman Lotus Automobile et Pang Da Automobile, sa dernière chance pour sortir de la faillite.
Saab avait signé en juin dernier un accord avec les deux investisseurs chinois d’un montant de 245 millions d’euros contre un peu plus de 50% du capital du constructeur des berlines 9-3 et 9-5. Leur objectif était de vendre des voitures Saab en Chine, comme ce que Geely a déjà fait avec le rachat de Volvo. Entre temps, Youngman et Pang Da sont revenu sur leur proposition et ont proposé de racheter non pas la moitié, mais 100% de Swedish Automobile, la maison mère de Saab, dont l’action a fondu. Un offre qu’on juge « inacceptable » côté suédois.
Or, cet investissement chinois était la seule solution pour que Saab reste sur le marché. « Il est de mon devoir en tant qu’administrateur de demander l’arrêt de la réorganisation », a écrit la semaine dernière au tribunal Guy Lofalk, l’administrateur de Saab. Après deux visites en Chine, il a constaté que les investisseurs chinois n’avaient pas le même point de vue sur la transaction. « Il n’y a pas de temps pour trouver une autre alternative à cause de la situation financière de Saab. Une réorganisation n’est pas possible dans la situation actuelle ».
Si le tribunal accepte sa requête après-demain, des milliers de demandes de mises en faillite déposées par les salariés de Saab, bloquées par le processus de protection, pourront être activées. Les employés privilégient une faillite, car ils ne perçoivent plus leur salaire de façon régulière depuis plusieurs mois. En pareil cas, un mécanisme d’assurance sur les salaires se mettrait en place, ce qui leur permettrait d’être rémunérés.
Ce n’est pas l’investissement de North Street Capital, dirigé par un passionné d’automobile, qui devrait changer la donne. La société d’investissement américaine a acquis pour 10 millions de dollars (7,2 millions d’euros) de titres dans le groupe et investirait un total de 60 millions la semaine prochaine.