La révolution Carbonne de la Chine
La Chine est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, et souhaite relever le défi de réduction de ses émissions. La Chine a lancé son premier système national d’échange de droits d’émission. De tels mécanismes de tarification du carbone existent déjà dans quelque 45 pays, mais le système chinois est le plus important au monde. L’échéance de 2030 pour le pic des émissions et l’objectif de 2060 pour les émissions nettes nulles semble très ambitieuse.
Si vous souhaitez en savoir davantage, lisez la suite de cet article
- La Chine souhaite être neutre en carbone d’ici le milieu du siècle
- La Chine avait lancé sept programmes pilotes en 2013
- Les règles et réglementations chinoises en matière d’émission de gaz à effet de serre
- Produire plus en réduisant les émissions en Chine
- Les objectifs d’émissions nettes nulles en Chine
La Chine a connu depuis 20ans des problèmes de pollution suite à l’hyper industrialisation de son économie.
voir problèmes de pollutions ici.
La Chine souhaite être neutre en carbone d’ici le milieu du siècle
“Nous ne pouvons pas mettre tous les œufs dans le même panier”, déclare Hongbo Duan, économiste à l’École d’économie et de gestion de l’Académie chinoise des sciences à Beijing. “Nous devons faire plus, comme développer les énergies renouvelables et aussi le CSC – captage et stockage du carbone.”
Mais Duan a bon espoir que le dispositif aura un impact considérable au fil du temps. Contrairement à d’autres mécanismes nationaux, la Chine utilise l’intensité des émissions (la quantité d’émissions par unité d’énergie produite) plutôt que les émissions absolues pour aider à réduire son impact sur le climat. “À l’avenir, je pense que ce système pourrait jouer un rôle formidable dans la réduction des émissions de carbone”, déclare-t-il.
La Chine déjà investit depuis 2013
La Chine a commencé à tâter le terrain en 2013, lorsqu’elle a lancé sept programmes pilotes dans des villes comme Beijing, Shanghai et Shenzhen. Les rapports selon lesquels certaines entreprises falsifiaient les données sur les émissions ont conduit à mettre davantage l’accent, dans le cadre du système national, sur une surveillance et des rapports solides, explique Yan Qin, économiste et analyste principal du carbone à Oslo chez Refinitiv, une entreprise mondiale qui fournit des données sur les marchés financiers.
Les chinois d’ailleurs étaient habitués au port du masque bien avant la crise santaire. source
Les règles et réglementations chinoises en matière d’émission de gaz à effet de serre
Les règles et réglementations chinoises relatives au système sont entrées en vigueur en février, mais les échanges en ligne n’ont commencé que le 16 juillet.
Le système chinois est basé sur un modèle de plafonnement et d’échange, dans lequel les émetteurs – initialement uniquement les centrales électriques au charbon et au gaz – se voient attribuer un certain nombre de quotas d’émission jusqu’à une limite fixée, ou plafond, et doivent ensuite échanger ou acheter des quotas s’ils restent en deçà ou au-delà de cette limite. L’objectif est d’étendre le plan à des secteurs tels que la construction, le pétrole et les produits chimiques dans les années à venir.
Ce qui différencie le système chinois de ceux en vigueur dans d’autres pays et régions, comme l’Union européenne, le Canada et l’Argentine, c’est que la Chine a choisi de se concentrer sur la réduction de l’intensité de la production d’émissions, plutôt que sur les émissions absolues.
Produire plus en réduisant les émissions en Chine
Les compagnies d’électricité sont incitées à réduire l’intensité des émissions, c’est-à-dire à produire une quantité d’énergie égale ou supérieure tout en réduisant leurs émissions ou en les maintenant au même niveau. Cela signifie que les émissions absolues peuvent encore augmenter à mesure que la production d’énergie augmente, pour autant que les entreprises réduisent le volume des émissions par unité d’énergie produite.
“C’est l’essence même du système d’échange de quotas d’émission : il incite à une production plus efficace ou à une production d’énergie à moindre intensité de carbone“, explique M. Qin, qui précise que les compagnies d’électricité peuvent moderniser leurs équipements et leurs installations pour les rendre plus efficaces et échanger les quotas d’émission qu’elles économisent, ou acheter des quotas pour couvrir les émissions excédentaires.
Le plafond d’émission initial d’une entreprise est fonction à la fois de sa production d’énergie actuelle et de l’intensité des émissions de ses activités actuelles, qui repose sur des facteurs tels que le type de charbon et d’équipement qu’elle utilise, explique Brad Kerin, directeur général du Carbon Market Institute à Melbourne, en Australie.
Cela aide ensuite les autorités à “déterminer le nombre de quotas qu’elles offrent au départ, puis à le restreindre au fil du temps”, explique M. Kerin. Chaque année, le plafond est recalculé et réduit, ce qui favorise une plus grande efficacité en obligeant les entreprises à réduire la quantité d’émissions qu’elles génèrent pour l’énergie qu’elles produisent.
La Chine est très préoccupé par la santé de sa population, et le vrai besoin de réduire la pollution est très présent parmi la population. On apprend que les dépenses de santé sont prioritaires dans les ménages chinois.
Les objectifs d’émissions nettes nulles en Chine
Le problème pour la Chine est que son économie devrait croître de 4 à 5 % par an, ce qui signifie une augmentation significative de la consommation d’énergie, et donc des émissions, explique Qin.
L’objectif d’intensité permet de tenir compte du “développement économique futur” tout en signifiant que la Chine peut encore “réduire les émissions de carbone par unité de production économique”, explique Jianlei Mo, économiste au Centre de recherche sur les politiques énergétiques et environnementales de l’Académie chinoise des sciences à Beijing.
Toutefois, les chercheurs craignent que les quotas initiaux soient trop généreux, que les prix de ces quotas soient trop bas et que les sanctions en cas de non-respect ne soient pas assez sévères pour être dissuasives.
Selon M. Qin, un autre défi pour la Chine sera de garantir l’intégrité de la déclaration et du contrôle des émissions. Deux solutions pour y remédier :
- le mécanisme national prévoit une norme plus stricte pour les entreprises qui déclarent leurs émissions, qui les oblige à fournir des informations techniques détaillées, telles que des données sur le type et la consommation de charbon.
- Des organismes indépendants pour vérifier les données, à l’instar du système de l’UE, dans lequel les opérateurs soumettent des rapports annuels sur les émissions qui sont ensuite confirmés de manière indépendante par des vérificateurs accrédités.
En conclusion
On voit ici une réelle volonté de la Chine de réduire ses émissions à effets de serre. C’est l’enjeu de ce siècle. Le système mis en place par l’état chinois établit l’infrastructure qui pourrait être utilisée à l’avenir pour réduire efficacement les émissions dans le secteur énergétique chinois”.
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