La Chine ne veut plus de déchets occidentaux
Depuis le début de l’année, la chine a interdit tout déchet provenant de l’extérieur sur son territoire. Ceci, afin de protéger son environnement et la sante de sa population. Une décision qui vient à point quand on sait que la chine est l’un des pays les plus pollués au monde.
La Chine veut mettre de l’ordre dans ses Ordures
C’est désormais confirmé la Chine ne veut plus être la « fosse à ordures » du monde. Le 18 juillet dernier, le ministère de l’environnement chinois a affirmé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sa décision d’interdire l’entrée sur son territoire de 24 catégories de déchets solides.
L’un des secteurs les plus touchés par cette décision est notamment le plastique. En effet, les plastiques ont été particulièrement indexés avec 8 familles mises sur la ligne rouge, à savoir : les plastiques triés, en mélange ou « à laver ». Cette mesure concerne également les papiers en mélange, certains matériaux textiles ainsi que les scories, croûtes d’oxyde et autres déchets provenant de la fabrication du fer ou de l’acier.
Cette interdiction pourrait en effet être effective dès la fin de l’année 2017 et se justifie par la volonté du gouvernement chinois de protéger les intérêts environnementaux de la Chine et la santé de sa population. Une décision qui d’ailleurs fait paniquer le monde entier.
La chine reconnait désormais les dégâts causés par les déchets extérieurs.
Depuis de nombreuse années, la Chine a en effet toujours ingurgité une quantité inimaginable de déchets pour ensuite les recycler et alimenter sa croissance à moindres cout sans pour autant se soucier de la qualité des déchets importés et des dégâts que cela pourrait causer au fil des années.
En effet, la Chine est aujourd’hui le premier importateur de déchets. En 2015, elle a consommé 49,6 millions de tonnes de déchets solides sur les 180 millions de tonnes exportées dans le monde pour une valeur de 86 milliards de dollars. Les ferrailles constituent l’essentiel des exportations (87 millions de tonnes en 2015), devant le papier (57,5 millions de tonnes), les métaux non ferreux (16,3 millions de tonnes) et les plastiques (11,8 millions de tonnes).
La dernière mesure mise en place, à la suite de cette annonce est le programme « National Sword », qui est un programme visant à opérer un suivi minutieux dans les importations de déchets en limitant les licences accordées aux usines chinoises, et à fermer celles qui ne respectent pas des normes environnementales renforcées.
Un « impact dévastateur » pour les filiales
De nombreux acteurs de se secteurs sont très inquiets des conséquences d’une telle décision. Notamment, le Bureau international du recyclage (BIR) qui a réagi en adressant un courrier à l’OMC pour souligner « l’impact grave qu’une telle interdiction aurait sur l’industrie mondiale du recyclage » et pour demander au gouvernement chinois de « reconsidérer leur position ».
Pour les États-Unis, premier exportateur mondial de déchets, cette annonce est un désastre souligné Robin Wiener, président de l’ISRI, une organisation qui regroupe les principaux acteurs américains du secteur.
L’Europe également est très concernée par une telle décision et voit déjà les portes d’un marché assez lucratif se fermer. En effet, ce marché représente 50 % des exportations de déchets. Un énorme manque à gagner en perspective qui se double d’une urgence à traiter.
Un marché du recyclage très anéanti
Une très mauvaise nouvelle pour toutes les filiales de recyclage déjà confrontées à une conjoncture morose du fait de la baisse des prix des matières premières « fraîches » et d’une offre qui excède la demande. Mais cette décision pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’industrie mondiale des déchets dans son ensemble.
Les Etats-Unis et l’Europe pourraient être particulièrement affectés par une telle décision de la chine. Les premiers ont exporté 42,8 millions de tonnes de déchets en 2015, pour une valeur totale de 23,7 milliards de dollars, dont 5,6 milliards de dollars pour les métaux, papiers et plastiques.
De plus, c’est en grande partie à la Chine que l’Europe vend plus de 50% de ses exportations de déchets, notamment films plastiques ou de papiers et cartons. Cependant, les capacités des usines de recyclage européennes ne permettront jamais d’absorber autant de déchets si la Chine les refuse désormais.