La France exporte en Chine grace a son vin

En Chine, le Salon international de l’agroalimentaire (Sial) a ouvert ses portes à Shanghai mercredi, en présence du secrétaire d’État au commerce extérieur. Pendant trois jours, plus de 35.000 professionnels chinois viennent voir 1500 exposants de 30 pays différents, dont 106 français. Pour Pierre Lellouche, l’occasion est excellente pour mettre en avant la gastronomie française.
L’année dernière, la France a vendu en Chine pour 908 millions d’euros de produits alimentaires. Cela représente 8,3% des exportations vers ce pays. Surtout, il s’agit d’un des rares secteurs où la balance commerciale est largement excédentaire, alors que nos relations avec la Chine affichent un déficit global de 26 milliards d’euros.
Cela s’explique avant tout par l’excellente tenue des vins de Bordeaux et des spiritueux, Cognac en tête. Ils bénéficient d’une excellente image en Chine, et leurs ventes se sont envolées l’an dernier. Mieux, les vins vendus là-bas montent en gamme. Au total, les vins et spiritueux représentent 63% de nos exportations de produits agroalimentaires en Chine. Pierre Lellouche aimerait que les autres produits alimentaires solides affichent la même croissance.
«Les producteurs de vins parviennent à s’organiser, comme on peut le voir sur ce salon avec les vins du Roussillon ou les rosés de Provence, ce qui n’est pas le cas des filières portant sur la nourriture», regrette Pierre Lellouche. À Shanghai, seule la filière porcine est présente en nombre, et le pavillon français fait pâle figure à côté de celui d’autres pays, comme la Corée.
Le potentiel est pourtant énorme. «Nous disposons du savoir-faire et de l’image de marque qui devrait permettre aux exportations de nos produits alimentaires de progresser très fortement, assure le ministre. C’est pourquoi nous avons lancé la campagne “So French/So good”, destinée à promouvoir nos produits. Nous devons maintenant convaincre les PME qu’elles peuvent exporter.»
L’enjeu porte sur ces petites et moyennes entreprises. Les grands groupes disposent de leur propre force de frappe commerciale. De plus, ils produisent généralement sur place, comme Danone pour ses yaourts, ou Euralis pour le foie gras, et ne comptent donc pas dans les exportations françaises.
Reste à mettre en place une organisation apte à aider ces PME sur les marchés à l’export. «Nous devons fabriquer une équipe qui accompagnera nos produits depuis nos régions jusqu’à Shanghai», conclut le ministre. Les produits agroalimentaires exportés devront bien sûr être vendus plus chers que ceux produits sur place. Mais Pierre Lellouche assure que le label «made in France» incitera les Chinois à dépenser plus.