Contourner la censure web en Chine

Contourner la censure en Chine - Chinecroissance.jpgLa Chine est en effet la proie d’une véritable fièvre du Net : 420 millions de chinois ont accès à la Toile – un quart du total mondial – dont près de la moitié tiennent un blog (200 millions de blogueurs !) ; sur les sites d’information, il n’est pas rare qu’une seul info suscite des centaines de milliers de commentaires. Les plus mordus, soit un million de netizens, seraient des « sauteurs de mur ». Impossible de vérifier ces chiffres. Mais il est vrai que les solutions permettant de sauter la GFW (logiciels connectant à un proxi ou un VPN) sont en vente libre à des prix très abordables sur le eBay local ; et que les champions de ce sport nouveau se trouvent chez les ados et les jeunes adultes, enragés de ne pas pouvoir accéder au Net mondial.

Wang Li, 20 ans, internaute depuis l’âge de 7 ans : « J’ai l’habitude de sauter le mur pour aller voir des vidéos de concerts sur YouTube, qui est bloqué en Chine. Et puis je suis tombé par hasard sur des sites qui parlent de 1989 et de Tian’anmen. J’ignorais tout ça, c’est passionnant ! » Depuis, le jeune homme saute le mur chaque jour « pour lire la presse en langue anglaise ». Car en Chine, explique-t-il, « l’info n’est pas libre.»

Sur les forums, les netizens ont trouvé mille moyens de contourner la censure : il suffit de modifier légèrement un caractère interdit, ou de le remplacer par un homonyme, pour que le filtre le laisse passer. Tout un bestiaire d’animaux mythiques, dont les noms se prononcent de la même façon que les mots censurés, a fleuri sur le Net, générant des blagues, des clips hilarants, des chansons, des concours… « Il y a deux ans, nous avons investi Twitter, qui n’intéressait personne et qui du coup n’avait pas attiré l’attention de la censure. Les 140 caractères maximum par tweet, c’est très limité pour les langues latines, mais en 140 caractères chinois, on peut raconter une foule de choses ! », explique le twitteur Jajia, rédacteur en chef d’un journal en ligne. « Nous nous sommes aperçus que c’était l’instrument idéal pour communiquer instantanément et sans aucune interférence, ajoute avec jubilation Cui Weiping, professeur à l’Académie du Cinéma de Pékin, célèbre blogueuse et twitteuse (14 000 « abonnés » à ses tweets).

Twitter a créé une communauté soudée de militants et une atmosphère de ‘révolution joyeuse’ qui nous a donné du courage, nous qui en avions si peu. Maintenant, quand une personne injustement accusée va passer en jugement, des dizaines de twitteurs de tous les coins de Chine prennent le train et se retrouvent devant le tribunal pour manifester leur soutien. Ils prennent des photos et twittent avec leur téléphone portable de sorte que tout le monde peut suivre l’évènement en temps réel. Ca fait un tel barouf sur Internet que les médias publics sont bien obligés d’en parler. »

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

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