Oenotourisme : les Chinois, futurs consommateurs raffinés du vin

Oenotourisme : les Chinois, futurs consommateurs raffinés du vin

Oenotourisme-les-Chinois-futurs-consommateurs-raffines-du-vinC’est l’évidence, les Chinois consomment de plus en plus de vin. Non plus, comme signe d’appartenance à une classe sociale élitiste mais par plaisir, pur plaisir. Fini le soda mélangé au bordeaux, le vin est apprécié en tant que tel. La culture du vin n’est pas encore très répandue mais elle existe, au détriment de celle de l’alcool de riz.

Le gouvernement chinois encourage la production de vin, moins nourrissant que le riz !

Sa culture s’étend sur presque toutes les vastes régions de la Chine. Ce qui lui permet de jongler avec tout type de cépages et tout cela, sans se soucier de législations pas encore définies ! Aussi, des projets pharaoniques prennent naissance dans différentes régions du pays pour satisfaire une demande croissante : à titre d’exemple, le projet autour de Shanghaï prévoit une plantation de pas moins de 500 000 ha de vignes à l’horizon 2020 (à titre comparatif le vignoble bordelais fait moins de 120 000 ha). La province de Shandong, entre Pékin et Shanghai, est la zone qui produit 1/3 de la production totale, la plus importante du pays. On y trouve une large variété de cépages et le fameux Changyu, le plus ancien et l’un des meilleurs vins de Chine qui pousse sur un sol graveleux qui pourrait ressembler à celui du Médoc en France, avec un climat néanmoins beaucoup plus rude.

Le vin a pris une telle importance en Chine que l’on pourrait même imaginer un prochain Robert Parker chinois avec comme porteur de tous les espoirs Xiang Gao qui développe avec Siwei Zhu un site web de grande envergure en chinois. Il faut néanmoins être prudent, rien ne prouve que l’on puisse parler de véritable critique. A cela s’ajoute un problème de taille, la complexité du mandarin qui pourrait freiner cette initiative. De nombreux problèmes de traduction vers l’international mais également au niveau national peuvent entrer en jeu. Il y a tout un vocabulaire à créer autour du vin et il faut gérer les nuances de la langue d’une région à une autre qui peuvent être importantes en Chine.

Le développement du vin en Chine

La Chine a émergé dans la scène globale du vin d’une manière spectaculaire ces dernières années, tant en production qu’en consommation. Actuellement, le pays est le cinquième pays qui possède le plus de vignobles au monde et est devenu le 7ème producteur de vin au monde (on dénombre environ 500 producteurs, dont 150 officiels !). Le coût de la main d’œuvre étant encore excessivement bon marché, les récoltes se font en grande majorité encore à la main.
Une production pour satisfaire une consommation qui a doublé sur ces 20 dernières années.

Un peu d’histoire …

Les premières variétés de vin sont apparues il y a plus de 1500 ans. Et ce n’est qu’à partir du début du 20ème siècle que l’intérêt pour le vin a commencé. Vers 1880, plus d’une centaine de variétés a été importée d’Europe par un officiel haut gradé. Le domaine Chang-Yu s’est alors installé en 1892 et conserve encore toute sa notoriété.

La République Populaire de la Chine de 1949 a beaucoup participé au développement du vin dans le pays. Elle autorisait, pour des raisons économiques, l’ajout de toutes sortes d’autres fruits dans la production de vin allant même jusqu’à le fermenter avec des céréales ! C’est pour cela que les Chinois associent encore le terme générique «vin » à toute boisson alcoolisée.
Au 21ème siècle, environ 450 000 hectares sont consacrés à la production de vin.

Et l’oenotourisme, alors ?

Il est encore peu exploité dans cette partie du globe, mais son devenir y est certain ! Pas de loi pour enfreindre son développement, un gouvernement qui l’encourage, des sociétés locales qui s’associent avec de grandes maisons étrangères expertes en ce domaine, tout y est pour que l’oenotourisme connaisse de beaux jours à l’est ! Certes, ces nouvelles routes des vins profiteront d’abord exclusivement aux Chinois. Il faudra attendre quelques années pour que le touriste français préfère se rendre au Musée de la Vigne à Yantai qu’à la Cité impériale !

De beaux exemples :

Les sites oenotouristiques et oenoloisirs se créent tous les jours. Certains bénéficient déjà d’une belle notoriété.
– Le Musée de la Culture de la Vigne à Yantai traitant toutes les étapes de la vinification et de la dégustation. Auquel vient s’ajouter le château du domaine de Changyu pouvant accueillir tous les Chinois avides de côtoyer le savoir-faire français influencé par l’un des actionnaires, Castel ! Dotée du titre officiel depuis 1987 de « ville internationale du vin » remis pour l’OIV, Yantai se donne les moyens pour mériter le titre de « la capitale du vin ». Ainsi, en 2016, est prévue l’ouverture d’un Centre International de Recherche et de Développement autour du Vin dans lequel l’oenotourisme occupera une place prépondérante.

  • Le domaine de Dragon Seal propose aussi visite de la cave et dégustation
  • Des bars à vin poussent à tous les coins de rue de Pékin et Shanghai
  • Jade Valley, à Shanxi, tout près des fameuses caves abritant les guerriers en terracotta, a ouvert un spa et un domaine viticole très moderne.
  • Silver Heights, au sommet des montagnes Helan dans la province Ningxia, est aussi une belle référence de développement œnologique moderne en Chine où les viticulteurs sont des femmes.
  • Le domaine Grace, une histoire familiale qui a commencé en 1997 à Shanxi, est certainement l’exemple le plus emblématique d’activités oenotouristiques. Dans un décor d’un luxe époustouflant, récemment entièrement rénové, on trouve une salle de cinéma avec fauteuils en cuir pour expliquer le processus de la fabrication du vin, visites guidées dans des caves souterraines à travers des laboratoires ultrasophistiqués, et des caves où les plus grands crus sont stockés. Puis visite de la maison d’hôtes, un château plutôt dont les balcons dominent les vignobles. Un lieu qui honore le vin…

Vin et Tourisme s’allient donc en Chine mais encore de manière éparse. Pas timide cependant…

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

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