La Chine est le cinquième investisseur mondial
En 2008, la Chine occupait le douzième rang des investisseurs dans le monde. L’an dernier, les investissements d’entreprises chinoises à l’étranger ont ainsi représenté 56,5 milliards de dollars.
L’empire du milieu ne boude pas son plaisir avec des jolis chiffres croisés, concernant tant les investissements chinois dans le monde que ceux des étrangers dans le pays. Le China Daily a fait en effet sa «Une» sur le fait que la Chine ait bondi au rang de cinquième investisseur mondial. Une progression spectaculaire, puisqu’elle n’occupait que la 12e place en 2008, et qui la positionne de surcroît en tête des pays émergents.
Les commentateurs chinois relèvent fièrement que la Chine «réussit à renverser toutes les tendances mondiales», mettant notamment ce résultat en rapport avec le chiffre global des investissements étrangers dans le monde, en recul d’environ 40% l’an dernier. En 2009, les investissements d’entreprises chinoises à l’étranger ont ainsi représenté 56,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 1,1% par rapport à 2008. L’annonce a été faite par le ministère du Commerce, qui estime qu’il s’agit là «juste d’un début» et que l’augmentation de ces investissements chinois dans le monde «va être encore beaucoup plus rapide dans les années qui viennent». Le montant de 60 milliards de dollars devrait être dépassé en 2010. Même si les relations avec d’autres régions du globe se renforcent sans cesse, 71,4% de ces investissements restent concentrés sur l’Asie, tandis que l’Europe en reçoit 5,9%.
Dans l’autre sens, la Chine continue à attirer les investissements directs étrangers, qui devraient pour la première fois dépasser cette année la barre des 100 milliards de dollars (77 milliards d’euros). Le porte-parole du ministère du Commerce, Shen Danyang, s’est félicité que les étrangers «se montrent optimistes sur les perspectives économiques chinoises et les efforts de Pékin pour améliorer les conditions d’investissement». Les responsables chinois se frottent d’autant plus les mains que les hommes d’affaires européens comme américains se plaignent de plus en plus des difficultés d’accès au marché chinois. Et mettent en garde Pékin contre une moindre attractivité du pays.
De manière plus réconfortante et rassurante pour ses partenaires, la Chine a aussi annoncé qu’elle allait «très significativement faciliter les importations», des mots destinés à apaiser les critiques suscitées par son fort excédent commercial. Pékin va ainsi «assouplir la réglementation sur les importations, diminuer les coûts qui leur sont attachés et faciliter le financement d’importations par les sociétés chinoises» a déclaré Chong Quan, représentant adjoint de la Chine pour le Commerce international cité par l’agence Dow Jones. Il a notamment cité le secteur énergétique, les technologies de pointe et d’autres équipements.
Cette dernière annonce n’a pas été faite au hasard, au moment même où arrivaient à Pékin deux hauts responsables américains, dont le patron du National Economic Council, Larry Summers. Des envoyés spéciaux d’un Barack Obama à la veille d’importantes échéances électorales en novembre, et donc soumis à une forte pression sur le dossier de la sous-évaluation du yuan.