Les Chinois ont choisi de voler avec des avions français

Les Chinois ont choisi de voler avec des avions français

Les-chinois-ont-choisi-de-voler-avec-des-avions-francais-ChinecroissanceLa Chine est le premier client des avionneurs. Dassault et Airbus se taillent la part du lion.

Lors de la rencontre annuelle de l’aviation d’affaires à Las Vegas, la maîtrise des marchés a changé de main. À ce salon annuel du secteur qui se tient à Las Vegas, la chine s’affiche comme le premier donneur d’ordres aux constructeurs de jets d’affaires. Avec 1,3 milliard d’habitants, le pays compte 150 avions d’affaires, soit désormais autant que la France. Dassault Aviation y effectue plus de la moitié de ses ventes, un leadership qui appartenait autrefois au marché nord-américain devenu atone. À Las Vegas, un protocole d’accord signé avec le loueur chinois Minsheng Financial Leasing réserve vingt Falcon 7X (qui s’ajoutent à cinq déjà signés) et vingt Falcon 2000S, soit 800 millions de dollars au total. Le Falcon 7X constitue le haut de gamme de l’avionneur français, capable notamment de rallier Paris à Pékin sans escale. Tandis que le 2000S, taillé pour desservir le sous-continent chinois, a été commercialisé en formule tout compris, adaptée à des primo-accédants.

Commande gelée d’Airbus A380
Chez Airbus, le marché chinois vient de prendre une nouvelle dimension avec la récente livraison du premier A380 à China Southern, la compagnie de Canton, membre de l’alliance SkyTeam d’Air France-KLM. Initialement, ce premier A380 chinois était prévu pour les Jeux de Pékin en 2008. Un deuxième Super Jumbo, qui devrait être mis en ligne sur Canton-Paris, est attendu à la fin de l’année. Deux autres A380 seront livrés en 2012 et un cinquième l’année suivante. Un carnet de commandes modeste pour un pays où la croissance du transport aérien affiche deux chiffres. Mais, en réalité, un projet européen de faire payer les compagnies étrangères pour leurs émissions de C02 a suscité l’ire chinoise et gelé l’annonce d’une commande de dix A380 par Hainan Airlines, une compagnie du groupe privé du même nom basé à Hong Kong.

Les autres avions européens se portent bien en Chine. Le moyen-courrier A320 y est même assemblé. L’usine de Tianjin prévoit de monter en puissance en sortant cinq avions par mois, au lieu de quatre. Eurocopter, autre filiale EADS, de son côté, construit en partenariat avec Harbin l’hélicoptère EC175 de seize passagers, dont les premiers exemplaires seront livrés en 2012.

Des pilotes francais
Airbus profite aussi des retards de Boeing. China Eastern, la compagnie de Shanghai, vient d’annuler 24 Boeing 787 Dreamliner, le nouveau long-courrier américain arrivé avec trois ans de retard. Pour les remplacer, une première commande porte sur quinze biréacteurs Airbus A330. Airbus a toutefois accepté une reprise de cinq A340-300, un quadriréacteur rendu obsolète par la hausse du prix du carburant.

Pour piloter ses 250 avions, China Eastern recrute des centaines de navigants. Là aussi, il est fait appel au savoir-faire français. Quatre promotions d’une quinzaine de pilotes “ab initio”, des jeunes qui n’avaient jamais touché les commandes auparavant, sont formées par l’école de pilotage Amaury de la Grange à Merville près de Lille. Puis ils volent en ligne avec des instructeurs d’Air France sur des Airbus A320 avant de rentrer au pays.

Gros lot à Vatry grâce au fret chinois
Même la France profonde profite de cet envol chinois. En Champagne, un peu au milieu de nulle part, à 150 kilomètres à l’est de Paris, l’aéroport de Châlons Vatry, construit en 2000, va recevoir la compagnie cargo chinoise Yangtze River Express, filiale du groupe Hainan. Trois fois par semaine, une centaine de tonnes de fret arrivera de Chengdu. Vatry pourrait vite séduire d’autres transporteurs de fret asiatiques au moment où les vols de nuit à Francfort sont interdits et ceux à Roissy-CDG contingentés. Être “au milieu de nulle part”, mais assez proche de l’Allemagne, du Benelux ou des grands centres français devient un atout pour accueillir les avions de nuit venant de Chine, ces caravanes volantes des temps modernes.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

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