La Chine plus important à la banque mondiale
La Chine devient le troisième pays le plus représenté en termes de droits de vote à la Banque Mondiale, après les Etats-Unis et le Japon. Un rééquilibrage salué entre les pays émergents et économies historiques.
La Banque Mondiale a pris en compte le poids des pays dits «en développement et en transition» dans l’économie mondiale, en proposant de relever leurs droits de vote dans l’institution, conformément à la demande en septembre dernier par le G20, de transférer au moins 3% des voix des pays avancés vers les autres.
Les 186 pays actionnaires de la Banque Mondiale se sont mis d’accord, au terme des réunions de printemps avec le Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, pour une augmentation de capital – une première depuis 20 ans – de 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), en complément de laquelle seuls les pays en développement pourront ajouter 1,6 milliard de dollars qui leur permettra d’augmenter leurs droits de vote.
«L’approbation de ce changement sur les droits de vote est cruciale pour la légitimité de la banque», a souligné le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick.
La Chine va détenir 4,42% des parts
Au final, ce sont 3,13% des droits qui devraient être pris d’un côté et octroyés de l’autre, permettant aux pays en développement de détenir 47,19% des droits de vote de la Banque Mondiale.
Parmi les grands gagnants de cette (r)évolution – la question de ces transferts de voix fait l’objet de débats depuis plusieurs années -, la Chine, dont les droits de vote passant de 2,77% à 4,42%, se hisse à la troisième place des pays les plus représentés, après les Etats-Unis (15,85%) et le Japon (6,84%, contre 7,62% auparavant).
«Cela représente un pas important vers un rééquilibrage entre pays en développement et avancés» a réagit le ministre des Finances chinois Xie Xuren, cité par l’agence officielle Chine Nouvelle.
Le Brésil (de 2,06% à 2,24%) ou encore l’Inde (de 2,77% à 2,91%), ont également tiré profit de cette révision, au détriment par exemple de la France, dont la part se contracte de 4,17% à 3,75%. Idem pour la Grande-Bretagne. L’Allemagne détient désormais 4% des droits de vote, contre 4,35% auparavant.
Plus rapide, plus souple
Le comité du développement du Conseil des Gouverneurs a aussi approuvé une augmentation de 86,2 milliards de dollars du capital à la Banque international pour la reconstruction et le développement (BIRD).
«Ce capital supplémentaire peut être utilisé pour créer des emplois et protéger les plus vulnérables par le biais d’investissements dans l’infrastructure, dans de petites et moyennes entreprises et dans des filets de protection sociale», a précisé le patron de l’institution.
Le comité s’est déclaré en faveur de la nouvelle stratégie de la Banque pour l’après-crise et «d’un ensemble de réformes de grande envergure visant à rendre la Banque plus rapide, plus souple et rendant mieux compte de son action».