La Chine est sur le chemin des 8 % de croissance
Le plan de relance lancé par Pékin profite aux grandes entreprises d’État.
L’objectif est presque atteint. Avec 7,9 % de croissance sur un an, au deuxième trimestre 2009, la Chine est sur le chemin des 8 % de croissance qu’elle s’est fixés pour l’ensemble de l’année. Un chiffre qui dessine un net rebond, après un premier trimestre où le PIB avait progressé de 6,1 %. De Tokyo à Singapour, les marchés asiatiques ont salué la nouvelle par de nouvelles hausses de cours. Mais le gouvernement chinois garde la tête froide. «Les fondations de la reprise sont encore faibles. La croissance est instable. La croissance est toujours déséquilibrée, il reste donc dans le processus de reprise des facteurs incertains et volatils», soulignait hier le Bureau national des statistiques en publiant ces chiffres.
Le rebond de l’économie est en grande partie attribué au plan de relance à 450 milliards d’euros lancé par Pékin, qui profite aux secteurs de la construction, notamment aux grandes entreprises d’État. Les autres connaissent toujours des difficultés. Les profits des entreprises continuent de se contracter à – 22,9 % en mai, même si le recul baisse d’intensité. Les investissements en capital fixe, en hausse de 33,6 %, ont réussi à pondérer le recul du commerce extérieur. «Le pire est passé sur le plan commercial», estime Li Wei de la Standard Chartered Bank, tout en reconnaissant que les échanges ne reprendront pas leur rythme de 2008 avant longtemps.
Encouragé par Pékin, le rééquilibrage de la croissance au profit de la consommation, continue de se faire attendre. Les ventes au détail ont, par exemple, augmenté de 15 % en juin sur un an, contre 15,2 % en mai, ce qui atteste d’une stabilité des dépenses quand les autorités souhaiteraient les voir monter en puissance.
D’après le détail de la consommation par région, les zones rurales sont plus dynamiques que les centres urbains. Elles profitent directement des subventions de l’État, notamment du plan de soutien à l’achat de produits électroménagers.
Spéculation immobilière
Reste à savoir quel sera le prix de cette intervention massive de l’État dans l’économie. Depuis le début de l’année, les banques chinoises ont accordé l’équivalent de 763 milliards d’euros de prêts, soit plus que sur l’ensemble de l’année 2008. En déplacement cette semaine dans la riche province du Zhejiang, voisine de Shanghaï, un responsable de la banque centrale chinoise, Li Dongrong, appelait les banques locales à «optimiser la gestion des crédits». L’envolée du crédit commence à inquiéter les autorités. Une partie de ces capitaux prêtés par les banques alimente en effet des opérations spéculatives dans l’immobilier et sur les marchés financiers. Certains analystes y voient déjà une bombe à retardement chargée de créances douteuses.
Tres bel article.
Vous avez raison sur la spéculation immobilière en Chine.