La croissance de la Chine revue à la baisse
Wen Jiabao le premier ministre chinois a fixé un objectif de croissance de 7% par an, dans le cadre de son plan quinquennal. Le pays donne priorité à la lutte contre l’inflation pour assurer la stabilité sociale.
Les analystes avaient pronostiqué une année 2011 prudente pour la Chine. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un doux euphémisme, si l’on en croit les chiffres annoncés samedi par le premier ministre chinois. Profitant d’une rencontre avec les internautes à l’occasion du Forum chinois sur Internet, Wen Jiabao a fixé un objectif de croissance de 7% par an pendant cinq ans dans le cadre de son plan quinquennal (2011-2015).
Même si ce ralentissement économique était plus ou moins attendu, les experts ne s’attendaient sûrement pas à ce que cet objectif soit moins ambitieux que les 8% que Pékin a l’habitude de fixer. En ces temps difficiles où l’envolée des prix du pétrole pourrait menacer la croissance mondiale, il ne s’agit évidemment pas une bonne nouvelle pour l’économie d’une manière générale et pour les entreprises françaises et européennes qui réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires en Chine.
Appel à des rassemblements
Mais désormais la priorité de Pékin et de toutes les autres capitales émergentes n’est plus la croissance mais la lutte contre l’inflation. Et notamment la hausse des prix alimentaires, du logement et des produits de première nécessité. «La rapide hausse des prix en Chine a affecté la stabilité sociale», a affirmé Wen Jiabao lors du forum, qui se veut rassurant. A tel point que les Chinois ont été appelés à se rassembler tous les dimanches dans treize villes chinoises à 14 heures (heure locale, 7 heures, heure de Paris) pour demander plus de transparence gouvernementale et de liberté d’expression.
«Le seul risque que la Chine peut craindre, c’est le mécontentement social». A l’époque où le pays s’apprêtait à réaliser une croissance de 10,3%. «On peut sans aucun doute contenir l’inflation», tente de rassurer Wen Jiabao. «Les dirigeants chinois sont très proactifs et savent mieux gérer les bulles que leurs homologues américains.».
«Une hausse du yuan entraînerait la faillite de nombreuses entreprises»
Concernant le yuan, la Chine, ayant fait de la relance de la demande intérieure une de ses priorités, le pays a forcément intérêt à ce que les échanges soient libellés de plus en plus en yuan. Et donc que la devise s’apprécie. Mais à l’inverse si elle était trop forte, cela pénaliserait les exportations. Le premier ministre, Wen Jiabao, a une fois de plus balayé les critiques des pays occidentaux qui estiment que la devise chinoise est sous-évaluée et confère à la Chine un avantage injustifié en dopant ses exportations. «Une hausse substantielle de la devise chinoise entraînerait la faillite ou la fermeture de nombreuses entreprises, la perte de commandes d’autres pays pour les sociétés commerciales étrangères et le chômage pour de nombreux travailleurs qui s’ajouteraient à nos travailleurs migrants», a-t-il expliqué. Selon le Trésor américain, la monnaie chinoise s’est appréciée de 3,7% par rapport au dollar entre mi-juin et fin janvier. Ce n’est pas assez, répondent ses détracteurs, qui jugent le yuan sous-évalué de 20% à 40%.
Ce ralentissement économique de la Chine plus important que prévu et la montée de la contestation sociale pourraient ainsi profiter aux Etats-Unis voire à l’Europe. «Les investisseurs commencent à se détourner des pays émergents. Le profil risqué de ces marchés resurgit», déclare un analyste.
Que les critiques occidentaux se mettent bien dans le crâne: La monnaie chinoise est là pour servir l’économie chinoise et non pas les rêves des politiciens occidentaux!