Influence Grandissante de la Chine et de la Russie en Afrique : Sommet des BRICS
Le quartier prestigieux de Sandton, situé à la périphérie de Johannesburg, accueille cette semaine le dernier sommet international des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Cette réunion suscite des sentiments mitigés mêlant fierté, soulagement et une pointe d’inquiétude.
Soulagement et Redéfinition des Relations avec les BRICS
Pour l’Afrique du Sud, ce sommet engendre un soulagement particulier suite à la décision du président russe Vladimir Poutine de ne pas y participer. Sa présence aurait contraint le pays à prendre position sur l’exécution de son obligation internationale d’arrêter le dirigeant russe pour des crimes présumés en Ukraine.
Actuellement, les responsables sud-africains s’enorgueillissent de leur rôle d’hôtes et multiplient les initiatives liées au sommet des BRICS, des petits-déjeuners aux foires commerciales, en passant par les dialogues sur les enjeux locaux.
Cet enthousiasme officiel souligne la rapidité avec laquelle l’Afrique du Sud semble s’éloigner de l’Occident, se rapprochant davantage de la Chine et, dans une moindre mesure, de la Russie.
Les BRICS, bien qu’encore en développement, génèrent un sentiment d’énergie et d’enthousiasme perturbateur dans certains milieux. Les responsables sud-africains expriment leur conviction quant à l’avenir multipolaire avec la Chine en tant que pivot, tout en évitant une rupture totale avec l’Occident.
Dilemmes Économiques et Quête d’Équilibre
Cependant, la situation économique précaire de l’Afrique du Sud crée un dilemme. Le pays a besoin d’investissements étrangers pour surmonter les conséquences du Covid-19 et l’ampleur du chômage et de l’inégalité. La Russie n’est pas un partenaire économique majeur, tandis que la Chine, bien que croissante en importance, ne rivalise pas encore avec l’Union européenne et les États-Unis en termes de commerce et d’investissements.
L’Afrique du Sud se trouve à la croisée des chemins. Le président Cyril Ramaphosa cherche à maintenir une neutralité prudente, mais les luttes internes au sein de son gouvernement et de son parti rendent cette position difficile à maintenir.
Vers une Nouvelle Dynamique Géopolitique en Afrique
La présence du Kremlin au sommet des BRICS offre à la Russie une plate-forme diplomatique pour renforcer sa position en Afrique. Les développements récents au Niger et l’implication russe en République centrafricaine soulignent cette influence croissante.
La réussite de la Russie et de la Chine à se présenter comme des alternatives crédibles à l’influence occidentale inquiètent les pays occidentaux. L’Afrique du Sud, en pleine transformation, explore ces nouvelles alternatives dans un contexte de frustrations liées aux problèmes socio-économiques.
L’absence d’une contrepartie occidentale aux BRICS soulève des questions. Les pays occidentaux doivent déployer plus d’efforts pour établir des relations durables avec l’Afrique, qui ne soit pas seulement basé sur le développement, mais aussi sur un véritable partenariat. Sinon, le succès des BRICS en Afrique continuera de croître, propulsant la Chine et la Russie vers une influence encore plus grande sur le continent.