Les risques de la croissance chinoise

Les risques de la croissance chinoise

Les risques de la croissance chinoiseMalgré les craintes de bulles immobilières et boursières, Pékin est obnubilé par sa croissance et maintiendra sa politique de relance jusqu’à une pleine reprise du secteur manufacturier, estiment des analystes.

“Les déclarations publiques et privées des responsables chinois montrent clairement qu’ils sont plus inquiets de la pérennité de la reprise économique actuelle que de la bulle immobilière ou de la surchauffe”, ont écrit récemment Andy Rothman et Julia Zhu, économistes chez CLSA.

La croissance chinoise – 7,9% au deuxième trimestre, contre 6,1% au premier – a été largement nourrie par le plan de relance de 580 milliards de dollars (plus de 400 milliards d’euros) dévoilé fin 2008 et des prêts bancaires à un montant record.

Mais la hausse des prix de l’immobilier et des actions ont provoqué des inquiétudes sur la destination de cet argent, qui se dirige plutôt vers des profits rapides que vers l’économie réelle.

Les ventes immobilières ont bondi de plus de 60% sur les sept premiers mois de 2009 et les actions se sont envolées de plus de 90% sur la même période.

“La Chine doit trouver un équilibre délicat, car elle doit s’assurer que les prix des actifs restent soutenus tout en veillant à éviter que ne se créent des bulles”, dit à l’AFP Michael Kurtz, analyste à Macquarie Equities à Shanghai.

Ces derniers temps, les dirigeants chinois ont tous plaidé pour un maintien des mesures de relance, estimant que la reprise était trop fragile pour changer de cap.

Les statistiques du mois d’août, les dernières en date, montrent que la relance porte ses fruits, avec un maintien des investissements, des ventes de détails en augmentation et un rebond des prêts.

Cependant, les exportations ont poursuivi leur déclin.

Pour Kurtz, le gouvernement compte désormais sur le secteur immobilier pour pousser l’économie.

“Jusqu’à ce que le secteur de l’exportation reparte, c’est le secteur immobilier qui va être le principal moteur de la croissance chinoise”, dit M. Kurtz.

“La Chine a besoin que la construction reprenne et reste forte l’année prochaine et cela ne pourra avoir lieu que si (elle) maintient les politiques qui soutiennent la confiance dans les prix de l’immobilier et les volumes assez élevés de transaction sur le marché de l’immobilier résidentiel”, juge-t-il.

Pour M. Kurtz, les politiques sont conscients que leurs décisions peuvent créer des bulles, mais ils essaient de “gérer” les investissements dans l’immobilier et les marchés boursiers afin d’avoir un “rythme plus mesuré”.

Selon lui, la stratégie est de faire en sorte que les acheteurs ou investisseurs potentiels “se demandent constamment si les autorités vont resserrer la situation”.

Dernier exemple en date, vendredi, le président de la Commission de régulation bancaire, Liu Mingkang, a jugé que les prêts “avaient monté brusquement depuis le début de l’année, avec une variété de risques”, sans offrir de solutions.

Andy Xie, économiste indépendant basé à Shanghai, met en garde contre la “gigantesque bulle” immobilière produite par les mesures gouvernementales.

“Le prix moyen par mètre carré est le même qu’aux Etats-Unis alors que le revenu par habitant aux Etats-Unis est sept fois plus élevé que dans les villes en Chine”, explique-t-il à l’AFP.

Pour M. Xie, le gouvernement a choisi cette solution facile pour créer une “impression de bien-être” plutôt que de s’attaquer aux déséquilibres structurels de l’économie.

“A court terme, tout le monde a l’impression de gagner et le gouvernement le fait car il est difficile de réformer” l’actuel système qui dépend depuis des dizaines d’années des exportations, ajoute-t-il.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

Pierre

Je m'appelle Pierre, et j'ai consacré une grande partie de ma vie à étudier et à comprendre l'économie chinoise. Diplômé d'un MBA en affaires internationales, j'ai eu la chance de vivre à Shanghai pendant cinq ans. Cette expérience a non seulement approfondi ma compréhension de la Chine moderne, mais elle m'a aussi permis de saisir les nuances complexes de son économie en rapide évolution.

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