Volvo et Saab tentent de se refaire en Chine
Confronté à un marché domestique très difficile, eux-mêmes affaiblis par leurs récents changements d’actionnaires, Volvo et Saab tentent de se refaire en Chine.
Les Suédois vont-ils trouver leur salut en Chine ? C’est le pari des deux constructeurs automobiles suédois historiques aux ventes déclinantes dans leurs marchés domestiques, et sortant tout juste d’une période noire, frôlant parfois le démantèlement. Volvo, revendu par Ford au groupe chinois Geely, projette d’ouvrir une première usine en Chine dans les deux prochaines années. L’objectif est d’y ouvrir trois usines d’assemblage avec un objectif de ventes de 300 000 unités sur le premier marché du monde. Le groupe écoule actuellement 30 000 voitures par an dans l’Empire du Milieu, une goutte d’eau pour un marché de 18 millions de véhicules et qui croît de plus de 20% par an. La marque suédoise veut surfer sur cette dynamique pour doubler ses ventes d’ici dix ans, qui s’élèvent en 2010 à 380 000 immatriculations.
Saab joue sa survie
L’autre rescapé de la crise, c’est Saab. Le constructeur avait failli mettre la clé sous la porte, alors que General Motors ne parvenait pas à la céder. Le groupe racheté par un groupe d’investisseurs hollandais et adossé à la marque de sport Spyker, veut également profiter de la croissance chinoise pour relancer ses ventes. La marque a ainsi annoncé qu’elle reprenait pied en Chine où elle recréé son propre réseau d’importation avec le chinois CATC. La marque suédoise était auparavant importée par son ancienne maison-mère, par ailleurs numéro un en Chine. Ce partenariat a pris fin avec la cession de Saab. Le constructeur n’a pas donné d’objectifs chiffrés mais espère réaliser ses premières livraisons dès l’été prochain.
Cette année, Saab aura vendu entre 30 000 et 35 000 voitures dans le monde (entre 8 et 10 000 aux Etats-Unis), très loin des 140 000 unités qui se vendaient entre 2002 et 2004. Mais le groupe se veut optimiste et constate que l’essentiel de ces ventes ont été réalisées au deuxième semestre. «Le premier semestre a été marqué par la volonté de General Motors de fermer l’entreprise, ce qui a découragé les clients de pousser la porte des concessionnaires» explique-t-on en interne chez Saab France. Les analystes sont plutôt pessimistes quant à l’avenir de Saab dont les volumes sont trop peu suffisant pour survivre seul dans un marché saturé et ultra-concurrentiel. Pour se refaire sur le marché américain, Saab compte sur le lancement de son SUV le 9-4X dont il veut également faire son produit star en Chine.